Jeudi 28 janvier 2009

Auditorium du Musée Fabre, 18h30

"Le Sourire du Moine : Adriano Banchieri"

l'aube du XVIIe siècle, la pensée occidentale se trouve à un tournant. Entre incohérence et renversements mûrit la révolution culturelle à l'origine non seulement de la pensée moderne, mais aussi de la musique moderne dans les formes qui nous sont parvenues. Fidèle à l'équilibre recherché par la Renaissance, Adriano Banchieri est une figure emblématique. Son détachement et son humour sont au-dessus de tous conflits. Il se moque des excès et des tâtonnements des modernes comme de la raideur et des "alambiquements" des anciens. Longtemps méconnue, l'oeuvre de ce moine polygraphe a été redécouverte au XXe siècle grâce aux commedie harmoniche (joyeux pastiches inspirés de la Commedia dell'Arte). Né à Bologne, Adriano Banchieri connut de son vivant une popularité indiscutable comme compositeur, organiste, pédagogue, écrivain. Il représente bien la vivacité des échanges culturels de l'Europe du XVIIe siècle, une Europe qui parlait deux langues : le latin et le langage de la musique, tout en développant des idiomes nationaux cherchant à se structurer entre polémiques et rivalités régionales.

Cinzia Zotti, violiste, diplômée de la Scuola di Fiesole (Florence), Associated du Royal College of Music (Londres), docteur en Histoire de l'Art de l'Université de Gênes, a soutenu une thèse de doctorat sur l'oeuvre profane du compositeur Adriano Banchieri Université de Toulouse. Son activité de concertiste est associée à la recherche sur le répertoire, l'interprétation et l'esthétique musicale des XVIIe et XVIIIe siècle. Ancien professeur d'Esthétique de la Musique Ancienne auprès du Centre de Musique Ancienne Practica Musicae de Gênes et de viole de gambe aux Conservatoires de Perpignan et de Béziers, C. Zotti travaille actuellement à un projet axé sur la recherche musicologique et la valorisation du patrimoine. Elle est à l'origine de la fondation de l'association française Noblesse et Excellence de l'Asne.




Samedi 6 juin 2009

Chapelle des Pénitents, 16h

"Les catharismes et leur espace de diffusion"

ilar Jiménez Sanchez est docteur en Histoire de l’Université de Toulouse II-Le Mirail, chercheur associé du Laboratoire CNRS-UMR 5136 FRAMESPA, Université de Toulous-Le Mirail et collaboratrice de l’Université de Lleida (Espagne). Ex-directrice scientifique du Centre d’études cathares (Carcassonne) et ex-secrétaire de rédaction de la revue Heresis Le catharisme est généralement présenté comme un phénomène unique et homogène. Or, l’étude des sources provenant des différentes régions de la Chrétienté occidentale où sont apparus et implantés plus ou moins durablement les adeptes de cette dissidence montrent, au contraire, qu’il faudrait tenir compte de la diversité du phénomène. Il nous paraît ainsi possible de parler des Catharismes pour faire référence aux différentes formes de la dissidence décelée, non seulement en matière de croyances, mais aussi d’organisation et d’encadrement de ses effectifs.










Mercredi 16 septembre 2009


Médiathèque Emile Zola, Montpellier 19h

"Le Cloître de St-Guilhem-le-Désert"

éros épique du cycle des chansons de geste de Guillaume d’Orange, Guilhem, cousin germain de Charlemagne, fonde le monastère de Gellone en 804. Aujourd’hui connue dans le monde entier, l’abbaye romane de Saint-Guilhem-le-Désert est un exemple majeur de reconnaissance et conservation d’un patrimoine religieux, depuis les premiers classements Monuments historiques des fragments du cloître en 1911 jusqu’au classement de l’abbaye au patrimoine mondial de l’humanité en 1998.

Peu de monuments romans ont connu un destin aussi étrange et tourmenté que le cloître de Saint-Guilhem-le-Désert. Dépecé et vendu par morceaux au XIXe siècle, exporté et reconstruit partiellement au début du XXe siècle, il ne subsiste plus aujourd’hui dans le vallon de Gellone que deux galeries restaurées sur les huit que comptait le cloître. Son décor sculpté, d’une qualité exceptionnelle, est à présent dispersé entre le musée des cloîtres de New York, le musée de la Société Archéologique de Montpellier et le musée de Saint-Guilhem-le-Désert.

Grâce aux travaux de recherche des médiévistes et à la modélisation 3D du cloître et de tous les éléments dispersés réalisée par le Ministère de la culture, la mairie de Saint-Guilhem-le-Désert a programmé la rénovation du musée de l’abbaye, installé dans l’ancien réfectoire, offrant une nouvelle présentation des 193 fragments sculptés, la réalisation d’une anastylose de cinq arcades romanes et un film intégrant la reconstitution virtuelle du cloître. Ce projet, reflet des travaux réalisés sous l’égide de la conservation régionale des Monuments historiques, associe étroitement recherche scientifique, nouvelles technologies et mise en valeur d’un patrimoine classé monument historique, monument et fragments.

Hélène Palouzié est docteur en histoire de l’art moderne, chargée de mission sur le patrimoine mobilier à la DRAC, conservation régionale des Monuments historiques. Elle est conservateur des Antiquités et Objets d’Art de l’Hérault et conservateur du musée de l’abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert.
Géraldine Mallet est docteur en histoire de l’art du Moyen Âge, maître de conférences à l’université Paul Valéry de Montpellier III et présidente du comité scientifique de l’abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert.

Jeudi 19 novembre 2009


Auditorium du Musée Fabre, 18h15

Les ruines du ciel

’est autour d’un événement – la destruction de Port-Royal par Louis XIV – et d’une idée : retrouver dans les ruines de la société actuelle « les signes d’une vie heureuse, toujours possible », que Christian Bobin fait s’entrecroiser des portraits du XVIIe (saint François de Sales, Saint-Cyran, Pascal, Racine, etc.) et du XXe siècle (Dhôtel, un clochard, Genet, le grand-père de l’auteur, etc.). Leurs rencontres, leurs paroles, leurs visions tissent une tapisserie lumineuse, pleine d’espérance pour notre siècle en ruine.





Jeudi 3 décembre 2009


Auditorium du Musée Fabre, 18h15

Le dictionnaire amoureux de la Bible

idier Decoin nous rappelle que la Bible est une bibliothèque, que chacune de ses deux grandes parties, l’ancien et le nouveau testament se compose d’écrits forts différents et qui nous parlent de la destinée humaine. "La bible de mes dix ans se résumait à un mince petit ouvrage cartonné, l’Histoire Sainte, qui racontait les relations agitées de quelques héros de temps très anciens et d’un Dieu interventionniste qui se disait lui-même jaloux et prompt à la colère. Des décennies plus tard, ma bible d’homme parle du (et au) monde entier. Amoureuse et nomade, elle m’a entraîné en Terre sainte, chez les imprimeurs du ghetto de Venise, à Doura Europos, dans les champs de coton de la Bible Belt, à Babylone, sur les pentes du mont Ararat, chez les Amish, dans les grottes de Qumran, sur les traces des chasseurs d’Eden qui traquent sans relâche le Paradis perdu d’Adam et Eve, etc. Mes étoiles pour ce grand voyage dans le temps et dans l’espace ont été toutes ces bibles dont la vie m’a permis de tourner les pages : la bible des pauvres, la bible du diable, la bible paysanne, la bible de Voltaire, la bible d’argent, la bible de Marcel Carné, la bible du dernier des Mohicans, la bible low cost, la bible de l’Homme Noir qui assure que, de Moïse à Jésus, tous les personnages bibliques étaient noirs, sans oublier la bible des Gédéons et enfin la bouleversante bible-vitrail que Chagall fit en mémoire d’une jeune fille noyée. Auteur, journaliste, puis romancier Didier Decoin, Prix des libraires pour Anna de Brocklyn, prix Goncourt pour John L’enfer, il vient de publier avec succès chez Grasset Est-ce ainsi que les femmes meurent ? Il est notamment l’auteur de La Bible racontée aux enfants, Calmann-Levy, et de Jésus le Dieu qui riait, Stock. Scénariste pour le cinéma et la télévision, il est l’actuel Secrétaire Général de l’Académie Goncourt.




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